On peut acheter les titres de presse comme des boîtes de petits pois. C’est sans doute que pour les « démocraties représentatives » tout cela a plus ou moins la même valeur.
On devrait pourtant avoir plus d’égard pour les petits pois. Est-ce bien raisonnable de laisser toutes ces belles conserves à la merci du plus offrant ? Qui vous dit qu’un jour l’essentiel des petits pois ne sera pas possédé par une poignée de milliardaires ?
Est-ce un mal me diront les plus angéliques ? Ces riches philanthropes, si une telle envie leur prenait, le ferait évidemment par pur amour désintéressé du petit pois, par abnégation envers les maraîchers.
Puis prenez une filière comme les petits pois, quoi de mieux pour garantir son indépendance que de la racheter intégralement ?
Je ne sais pas moi, on pourrait juste faire un chèque par exemple non ? Non vraiment ? Bon ben non apparemment… Il faut croire que l’indépendance sous contrôle est de meilleure qualité que l’indépendance tout court.
Quoi ? ça ne prouve rien ? Les petits pois ne sont peut-être pas plus mauvais qu’avant ?
Il est vrai que sous la régence des milliardaires-philantropes les maraîchers autrefois chiches et décimés sont devenus prospères et pléthore, les conserveries qui vivaient à la diable croulent désormais sous les investissements, et quant aux cueillettes au long cours périlleuses et incertaines (mais seules capables de dégoter un petit pois d’exception) c’est bien simple : de mémoire de fourrageur on ne se souvient même plus à quand remonte la dernière fois qu’on les avait si généreusement financées !
Je me marre, je me moque mais bon : ce laisser-faire commercial sur les petits pois est regrettable. Mais fort heureusement il ne s’agit que de petits pois. Imaginez un peu le bazar s’il s’était agi du « quatrième pouvoir » si cher aux « démocraties représentatives ». Heureusement que ces merveilleux régimes sont assez sages pour ne pas abandonner ce bien si précieux aux mêmes lois du marché que celles qui régissent l’achat-vente des petits pois…
Vive les garde-fous ! Vive la liberté d’expression que la liberté de commercer ne saurait mettre à mal ! Vive la République ! Et vive la philanthropie !
2 réponses sur « MÉDIALOMANIE »
Mon Maître la « presse » a un peu évolué depuis la fin du XXème siècle… Ne faudrait-il aussi évoquer les médias internet sous toutes leurs formes ?
QUOI !?! Qu’est-ce qu’elle a la cafetière ambulante !?!
Tu crois que je ponds les articles comme une poule ? J’ai même pas encore fini mon tour d’horizon des magnats-maniaques de la presse grand-papa que tu veux déjà que j’embraye sur les petits vicelards de la Silicon ? J’ai même pas encore sourcé l’article actuel !
Mon pauvre vieux c’est pas en faisant les choses aussi négligemment que tu risques de me piquer mon trône…