Entre d’une part les français qui voudraient faire piquer de gré ou de force tous leurs concitoyens, et d’autre part ceux qui voudraient faire ce qui leur chante peu importe les conséquences pour la communauté, comment voulez-vous que je choisisse ?!? Je les aime d’amour tous les deux ! Les deux camps atteignent le même degré d’imbécilité démocratique.
Que c’est beau ce mépris pour la volonté d’autrui ! Que c’est émouvant cette absence d’appel au débat et à la délibération par le vote1 ! Décidément la dictature à de beaux jours devant elle…
Il faut dire qu’ils y mettent une magnifique dose de mauvaise foi de part et d’autre :
- à entendre les uns : se faire vacciner sous la contrainte (je ne sais pas ce qu’est le passe sanitaire sinon…) ne serait pas attentatoire à la liberté de disposer de son corps ! Ou encore : le passe sanitaire ne serait pas attentatoire aux libertés : c’est vrai qu’on prive juste les gens d’une part significative de vie sociale (lieux de sociabilisation, de culture, maisons de retraite où se trouvent leurs proches, etc.) et qu’on leur interdit de prendre les transports en commun dont ils ont peut-être un besoin crucial…
- et à entendre les autres la maladie n’existerait pour ainsi pas, l’impact sur les hôpitaux débordés ne vaudrait pas la peine d’y prêter attention (et on n’a qu’à former du personnel médical, en un claquement de doigt comme chacun se l’imagine bien), et les gens ne se contamineraient pas tant que ça après tout…
DE LA BONNE DÉCISION…
La première personne qui me demandera quelle est la bonne décision à prendre ? Elle sera passée au sabre laser ! Les bonnes (ou les mauvaises) décisions n’existent pas : vous croyez que la vie c’est une échelle qui va de zéro à dix et qu’on peut classer tous les choix sur cette échelle ? Alors allez vous faire gouverner par un algorithme et foutez le camp de ce blog ! Je forme des apprentis dictateurs, pas des moutons.
Il n’y a pas de plus ou moins bonne décision, parce que la question n’est pas sanitaire. Oui tout à fait ! Vaccination ? Passe-sanitaire ? Pas sanitaire. Ou plutôt pas sanitaire en premier lieu. La question est d’abord politique. Apprentis autocrates demandez-vous toujours : est-ce que les gens décident de leur sort ? Ou est-ce qu’on décide à leur place ? C’est à ces questions que vous devez répondre pour juger de l’état politique d’un pays (et des chances de le pousser vers plus de dictature).
Je force un peu ? Voulant vous faire l’avocat des anges vous vous dites qu’il y avait urgence et péril en la demeure et que même une démocratie doit s’autoriser certaines choses dans ces circonstances ? J’y viens mes petiots, j’y viens…
TROIS BOGUES POUR UN DÉMOCRATE
Sous cette question de la politique vaccinale en situation de pandémie se trouvent réunis trois bogues majeures aptes à faire déraper une démocratie. Prenez des notes car cela va être dense. Si dense qu’après vous avoir exposé ces trois bogues démocratiques il me faudra encore consacrer un article à chacune d’elle pour vous les expliquer par le menu.
Nous avions donc ici avec le COVID-19 et cette politique vaccinale la rare conjonction de trois pierres d’achoppement, trois choses que les démocrates pensent mal ou ne pensent pas du tout (d’ailleurs… pensent-ils ?) et qui sont :
- l’urgence du péril collectif (ne serait-ce qu’urgence relative);
- des droits et libertés qui ne se nourrissent pas les uns les autres mais empiétement les uns sur les autres ;
- des libertés et droits fondamentaux à renégocier – dans une typique situation de dualité de l’individu (être autonome ET composante du corps social).
Un seul de ces points peut suffire à faire déraper une société qui se veut démocratique : occasions en or à ne louper sous aucun prétexte ! Mais quand vous en avait trois réunis en même temps comme ici, c’est bien simple : même un incapable comme Macron sait en tirer profit !
Ah mes chers disciples ce programme pour les trois articles à venir me met l’eau à la bouche !
[1]De part et d’autres il existe évidemment quelques casse-pieds démocrates (qui voudraient débat et délibération quitte à ce que ce ne soit pas leur avis qui l’emporte) mais heureusement ils sont minoritaires ! Et puis les médias, fort à propos, ne leur tendent pas le micro.