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LIBERTÉ (CONDITIONNELLE)

Partie I

Que les Droits de l’Homme soient ! Et les Droits de l’Homme furent…

Allô oui ? Madame Réalité ? Vous me dites quoi !? Ça ne se passe pas comme cela dans la vraie vie ?!? Quelle déconvenue ! Moi qui croyait à la magie des mots

Je force le trait ? Mais même pas mes chers petits ! En 1789 il n’y eut pas que des bourgeois cyniques avides de conquérir et confisquer le pouvoir (oui bien sûr il y en eut1 …) mais il y eut aussi des bourgeois – attention propos choquants – de bonne volonté. Et ces andouilles-là croyaient dur comme fer à deux choses :

  1. POLITIQUEMENT : que rédiger une constitution suffirait pour que la Liberté descende du ciel et règne sur Terre ;
  2. ÉCONOMIQUEMENT : qu’en libérant le commerce les licornes allaient voler dans le ciel, Prospérité générale et corne d’abondance pour tout le monde !

Un tel angélisme quand on se mêle de pouvoir…c’est plus honteux qu’une maladie honteuse2 !

Que se passa t-il ? Et bien tout d’abord rappelons que le contexte n’était pas très heureux car le peuple de France de cette époque là n’avait pas assez à manger en ces difficiles années de mauvaises récoltes successives. La solution ? Libérons le commerce3  du grain et des farines ! Et tout ira mieux grâce aux lois bienfaisantes du marché n’est-ce pas ? Et oui tout alla mieux… pour les gros commerçants ! Ces braves bourgeois-là furent fort aise de pouvoir user à leur guise de la nourriture comme d’une marchandise4 et ce à l’échelle de tout le pays : il leur vint l’étrange idée de faire de la rétention de stocks dans les greniers, et ô miracle  que se passa t-il ?! Un peu plus de pain pour le peuple ? Certes non…mais de plus gros profits pour les négociants !

Le peuple se mourrait de famine… mais dans la liberté !

Robespierre, Saint-Just et consort venaient de se frotter à la réalité pour la première fois, ils en ressortirent vite déniaisés : non proclamer les libertés individuelles et faire adopter une constitution ne suffit pas : pour que tout un chacun puisse exercer sa liberté, encore lui faut-il5 disposer des moyens d’exercice de cette liberté.

Moyens ? Quels moyens ? Et bien je ne sais pas moi…par exemple avoir de quoi manger !

Quel rapport entre la digestion et la liberté me demanderont certains ? Et bien il semblerait que les gens affamés peinent à se sentir vraiment libres

Ils tombèrent de haut, de très très haut, d’aussi haut que l’Olympe de leur naïveté :

  • non seulement la liberté proclamée sur papier ne suffit pas et n’est qu’une liberté théorique…
  • non seulement libérer le commerce n’agit pas comme un coup de baguette magique apportant la prospérité générale
  • mais en plus c’est précisément la liberté économique qui s’était mis à nuire aux libertés politiques !

La dernière leçon ne fut la plus facile à tirer pour ces belles âmes éprises de Raison et de cartésianisme : eux qui avaient un tout beau schéma de la société, bien fait, satisfaisant pour le cerveau et plaisant pour l’œil, avec des petites cases nickel les unes à côté des autres et qu’on pouvait tout ranger soit dans l’une soit dans l’autre, on avait même fait des étiquettes : politique, économie, religion, culture, etc.

Mon Impérial avis est que c’est ce saucissonnage de la réalité en divers champs supposés indépendants(politique, économie, religion, culture, etc.) qui empêcha ces andouilles d’idéalistes de comprendre ce qui se jouait durant la Révolution6 : un rapport de forces.

Non chacun de ces champs ne mène pas une petite vie autonome pépère dans son coin, ne constitue pas une sphère indépendante et glorieuse qu’il suffirait de laisser graviter sans entrave pour voir des miracles advenir. Tous ces champs sont liés. Et quel est le liant qui les lie ?

Le pouvoir pauvre benêts ! Voilà la grille et la clé de lecture qu’il faut pour comprendre la société !

Le politique et l’économique sont partiellement indissociables car ils expriment tous deux des formes du pouvoir, et dès que s’exprime un rapport de force7toutes les formes du pouvoir rentrent en jeu. Et interagissent.

La mort dans l’âme les idéalistes durent renier la pureté de leur idoles : adieu commerce libérateur ! Adieu politique qui se suffit à elle-même ! Ils durent admettre qu’ils ne pourraient obtenir (un minimum vital de) liberté politique que si ils garantissaient (un minimum vital) d’égalité économique. Ainsi nos apprentis révolutionnaires furent réduits à revenir sur la libre circulation des grains et farines, à faire contrôler les greniers pour faire cesser la rétention et… las ! Démarchandiser partiellement la nourriture en encadrant les prix (loi du Maximum).

La leçon était claire et je suis toujours étonné que les démocrates qui semblent l’avoir pourtant bien assimilée depuis lors, ne soient pourtant pas capable de l’énoncer plus clairement, et notamment sous une forme qui coupe une bonne fois pour toute l’herbe sous le pied des ci-devant « libéraux » qui clament si fort leur amour de la « liberté » (et d’elle seule) ; sans doute n’ont-ils pas mon Majestueux sens de la formule nette et tranchante ? Mais admirez plutôt :

La liberté a besoin d’égalité.

Et ils pourraient se demander : l’inverse aussi ? (mais c’est une autre histoire).

Nous venons de le voir, une liberté reste théorique si l’individu ou le groupe d’individus qui en jouit théoriquement ne dispose pas de moyens d’exercice, et notamment des moyens économiques. C’est à ces conditions que la liberté peut cesser d’être théorique pour (éventuellement) devenir effective. Mais… ne faut-il que des moyens économiques ? Un aspirant despote peut-il rendre inopérantes des libertés en sucrant aux individus des moyens culturels ? éducatifs ? religieux ou moraux ?
C’est ce que nous tâcherons d’évoquer dans le prochain article.


[1] Pourtant la plupart des autres bourgeois de ce temps-là n’étaient pas si sots : un Sieyès par exemple savait très bien que derrière le paravent des belles valeurs il s’agissait de confisquer le pouvoir au profit de la seule bourgeoisie. Et le pire ? C’est qu’il ne s’en cachait même pas !

« La France ne doit pas être une démocratie, mais un régime représentatif. Le choix entre ces deux méthodes de faire la loi, n’est pas douteux parmi nous. D’abord, la très grande pluralité de nos concitoyens n’a ni assez d’instruction, ni assez de loisir, pour vouloir s’occuper directement des lois qui doivent gouverner la France ; ils doivent donc se borner à se nommer des représentants. […] Les citoyens qui se nomment des représentants renoncent et doivent renoncer à faire eux-mêmes la loi ; ils n’ont pas de volonté particulière à imposer. S’ils dictaient des volontés, la France ne serait plus cet État représentatif ; ce serait un État démocratique. Le peuple, je le répète, dans un pays qui n’est pas une démocratie (et la France ne saurait l’être), le peuple ne peut parler, ne peut agir que par ses représentants. »

Sieyès, « Sur l’organisation du pouvoir législatif et la sanction royale », in Les Orateurs de la Révolution française. Les Constituants, Tome I, Paris, Gallimard, 1989, p. 1025 et 1027

[2] La bêtise et la naïveté auraient-elles changé de camp ? Qu’il y ait des néolibéraux qui chantent avec cynisme les louanges de « l’économie de marché » ou encore le nécessaire primat de l’économique sur le politique, soit ! Mais que politiciens non contents de vouloir vendre la lune (néolibérale)…ont eux-même envie de l’acheter ! Les bras m’en tombent. Gober ses propres sornettes est dangereux…pour soi-même avant tout ! Et puis lancés sur cette voie-là, intimement convaincus des bienfaits du capitalisme, on se demande jusqu’où de tels imbéciles heureux peuvent aller !

[3] Les mots ont changé, maintenant les apôtres du laisser-faire diront plus volontiers « Libérer l’entreprise » simple question de mode langagière.

[4] Il faut remonter au XVIème siècle pour qu’un premier « penseur » formule ce noble vœux : le grain devrait être une marchandise comme les autres ! Il s’agit du brave Smythe, dans Compendious or a Discourse on the Common Weal of this Realm of England, publication en 1581, cité d’après Histoire des Idées et des Faits économiques, Isla, 2021.

[5] Pour le « elle » on attendra encore quelque peu…

[6] Et j’aurai envie de dire en tout temps et en tout lieu…  si ce n’était la peur de faire passer ma subtile prose pour une piteuse copie de philo du bacho…

[7] C’est-à-dire tout le temps…au risque de me répéter.

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Penser le côté Lumineux (mais pas si brillant...)

LE STATUT DE LA LIBERTÉ

Il y en a qui ont vu la Vierge, il y en a d’autres qui ont vu la Liberté.

Non la liberté n’existe pas. Ou plutôt elle existe mais uniquement dans la tête des démocrates. Non seulement ils se sont inventé leur propre petite divinité mais ces benêts croient en plus que ce fantôme va leur éclairer le chemin de l’action politique ! Suivez le phare Messieurs-Dames, la glorieuse lumière du « flambeau de la Liberté » qui vous montrera quoi faire et quoi penser !

Non la liberté n’existe pas. C’est sans doute pour cela qu’on lui érige des statues, qu’on l’a peint, qu’on l’allégorise à qui-mieux-mieux : pour lui donner une consistance qu’elle n’a pas. La liberté : entendez l’article défini, il est là pour leurrer ces nouilles-à-l’eau de démocrates : article défini pour un concept indéfini. Car personne n’est capable de dire ce que c’est que la liberté sans affliger son interlocuteur d’un monceau de généralités floues et ronflantes.

En revanche il y aurait eu beaucoup plus à dire d’une liberté. Ah vous voulez des statues !? Ah vous voulez donner des repères moraux à la populace ?! Vous seriez mieux avisés chers démocrates d’ériger des temples à la liberté d’expression, des autels à la liberté de pensée, des statues à la liberté de circulation, des bas-reliefs rappelant que chacun est censé disposé librement de son corps, etc. ! Chacune de ces libertés nous renvoie à des combats politiques précis (passés, présents et à venir) et d’ailleurs rien qu’à les citer nous viennent déjà à l’esprit certains de leurs protagonistes et des enjeux dont elles se font la réponse. Oui la réponse…mais j’anticipe trop.

Revenons à notre chimère : la liberté ? C’est tout et rien à la fois. C’est un mot glorieux et creux, d’un flou total, et c’est fort utile car en l’agitant sous le nez des électeurs chacun d’eux y lira midi à sa porte et s’y laissera prendre plus volontiers. Combien de gorges chaudes ont chanté sa sacro-sainte défense un jour et l’ont piétiné le lendemain suivant les besoins du moment ? Un seul exemple (mais il est de taille) et tout sera dit : combien de fois est-on allé porter la guerre à l’étranger en son nom1 ?

Oui j’ose le dire : la liberté est un concept (à usage) dictatorial !

Mais les démocrates s’accrochent à leur fétiche comme les enfants au père-Noël. Pourquoi donc ? Parce que la liberté c’est noble, c’est élevé, c’est galvanisant ! Tandis qu’une liberté (mettons la liberté de disposer de son corps puisqu’on parle en ce moment de vaccination obligatoire) c’est petit, c’est mesquin, c’est un problème précis et étriqué, c’est une urgence immédiate, ça a un côté bassement pratique. Alors que la liberté c’est général, c’est universel, c’est éternel ! Et ainsi plutôt que de tirer les enseignements politiques pratiques des combats passés et présents pour chacune des libertés, ils préfèrent se flatter d’être de nobles esprits et de vaillants cœurs emplis d’un Idéal ! Ô les douces vapeurs éthérées de l’Idéal…

Poursuivez votre rêve mes petits ! Pendant que les politiciens poursuivent leur action

*****

Dans les prochains articles je vous détaillerai ce qui est en jeu lorsque la loi cherche à définir une liberté. Ce qui expliquera une bonne fois pour toute pourquoi il n’existe pas, et ne peut exister, un principe universel et intemporel pour dire comment voter les lois et indiquer où devrait commencer et s’arrêter telle ou telle liberté. J’en conclurai sur les intéressants périls qui en résulte pour toute démocratie. Ah tiens j’ai hâte de me lire !

[1] Multiples guerres du golfe (et les français qui avaient participé à la première mais pas aux suivantes se sont fait forts de moquer leurs confrères américains va-t’en-guerre, impérialistes avides de pétrole et si facilement abusables par les grosses ficelles des politiciens…avant de tomber dans le même panneau en…) Libye, Kosovo, Mali, Afghanistan… Ah je suis fort aise que deux siècles et demi plus tard la voix de Robespierre reste toujours aussi peu entendue ““La plus extravagante idée qui puisse naître dans la tête d’un politique, est de croire qu’il suffise à un peuple d’entrer à main armée chez un peuple étranger, pour lui faire adopter ses lois et sa constitution. Personne n’aime les missionnaires armés, et le premier conseil que donnent la nature et la prudence, c’est de les repousser comme des ennemis. » Maximilien Robespierre, discours contre la guerre prononcé le 2 janvier 1792 au club des Jacobins.”

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Pouvoir politicien

URGENCE

Amis despotes je ne vous apprendrai rien, même les démocrates l’ont compris1 – c’est vous dire si la leçon est facile à tirer – rien ne vaut un bon choc pour rogner des libertés2.

Si vous avez la classe impériale comme bibi, le choc vous le ferez advenir vous-même. Sinon, faute d’un tel génie machiavélique, vous devrez néanmoins savoir tirer profit des occasions que la vie vous offre parfois par surprise : le voisin vous déclare la guerre ? une catastrophe naturelle frappe le pays ? une petite pandémie des familles ? Ne loupez pas l’occasion !

Car vous le savez, les humains en général ont du mal à penser et anticiper l’extraordinaire et cela se reflète dans leurs constitutions. Tout au plus envisagent-ils – avec fort peu de suite dans les idées – les conséquences d’une guerre (car il y a toujours au moins un embryon de loi martiale esquissé). Mais quid des pandémies et autres catastrophes naturelles ou industrielles ? Quid des attentats terroristes qui ne sont pas à proprement parler une entrée en guerre ? Quid des pandémies ? Pour tous ces cas pourtant bien connus, ils se contentent le plus souvent d’une extension mal fagotée de la loi martiale, quand ils n’oublient pas purement et simplement l’encadrement juridique de ces situations de crise !

Et tout cela est du pain béni.

RÉAGIR OU PÉRIR ?

Car évidemment quand la Wehrmacht est à vos frontières, que la peste bubonique est sur votre sol, qu’un réacteur nucléaire est en train d’entrer en fusion, qu’une tempête solaire va frapper la terre et tous ses systèmes électriques d’ici quelques heures, ou que le World Trade Center est en train de tomber en morceaux, bref quand le corps social tout entier se sent en péril, même le plus fanatique des démocrates admettra qu’il vaut mieux mettre momentanément les libertés entre parenthèses pour gagner en réactivité plutôt que de succomber tout à fait !

Cette mise entre parenthèses des libertés, admises jusque chez les vrais démocrates, est évidemment une fenêtre de tir à ne pas louper ! Tout dictateur en devenir doit savoir qu’une démocratie sera d’autant plus fragile si (et par ordre décroissant de préférence) :

  • sa constitution ne prévoit aucune disposition d’exception ;
  • la seule disposition d’exception existante est la loi martiale (rien pour les autres cas : pandémies, catastrophes, attentats, etc.) d’autant plus si le peuple se trouve désarmé et le pays dépourvu de garde républicaine ce qui laissera l’armée maîtresse du pays ;
  • les dispositions d’exception existent mais les personnes qu’elles placent légalement aux manettes n’ont pas de compte à rendre, ne doivent pas justifier leurs actes (même après coup), et aucun pouvoir de contrôle n’est instauré simultanément à la mise en place du pouvoir d’exception ;
  • rien n’est précisé quant aux modalités d’application des lois et ordonnances prises dans l’urgence : lois temporaires dont la date de péremption ne saurait outrepasser tant de semaines ? Loi à validité (potentiellement) indéterminée mais assortie d’une procédure de réexamen obligatoire avant de pouvoir être reconduite pour une nouvelle période (dont la durée sera elle même fixée par la loi) ?

On ne compte plus les réussites dictatoriales qui surent exploiter l’une ou l’autre de ces faiblesses : Patriot Act états-unien au lendemain du 11 septembre 2001, État d’urgence français au lendemain des attentats djihadistes de 20153, dans une moindre mesure mais tout de même : État d’urgence sanitaire français bricolé à la hâte suite au COVID-194.

Les démocrates sont déjà infoutus d’anticiper l’extraordinaire qui s’est déjà produit, alors quant à penser celui qui n’est pas encore advenu… Et pourtant la vie est pleine de surprises ! Mais les démocrates ont le bon goût de continuer de ne rien prévoir. Même pas une disposition d’urgence générique (ils n’ont souvent que la loi martiale pour leur en tenir lieu) qui permettrait de parer au plus pressé tout en minimisant les risques de dérive dictatoriale.

Ahhhh l’avenir s’annonce palpitant !

*****

1 Mais croyez-moi une bonne grosse guerre civile ça se prépare, et faut pas économiser sa peine je peux vous le dire ! Et toutes ces chiffes molles d’oligarques prêts à se pisser dessus au moindre revers militaire et à vous planter là au beau milieu du conflit que vous avez mis vingt ans à faire advenir ! Ahhh je n’ai qu’un seul regret : c’est MOIIII qui aurait dû leur couper le cigare ! Cet empaffé de Vador il m’a salopé le travail en deux temps trois mouvements, alors que MOI, avec tous les ronds de chapeaux qu’ils m’ont fait accoucher par le trou de balle ! Je te les aurais asticotés toute la nuit oui ! Ahhhh la jolie et lente grillade d’oligarques que j’aurais faite ! Ça aurait peut-être puer la veille marée et le steak d’algues vu leur gueule mais je peux vous dire qu’ils auraient eu le temps de reconsidérer leur brillante carrière de boutiquiers aventurés en politique !

2 Naomi Klein, La Stratégie du choc : la montée d’un capitalisme du désastre (2007)

3 Ce sublime État d’urgence permit de surprendre sur le fait quelques terroristes et mafieux. Passé la première semaine et l’effet de surprise les policiers eux-même admirent qu’il ne servait plus à rien…du moins contre le terrorisme ! Car prolongé deux ans durant il permit d’interdire bon nombre de manifestations (on parla notamment des écolos durant le sommet de Paris) sous prétexte…de protéger ces manifestants qu’ils exposaient inconsidérément au danger d’un acte terroriste ! Cette jolie loi d’exception – votée par un “socialiste” à qui je tire ma capuche – n’aurait su être encore prolongée sans faire mauvaise impression. Aussi le brillant démocrate qui fut élu à la suite du précédent décida…d’en faire une loi tout court ! Et toutes ces belles dispositions liberticides sont depuis 2017 incorporées à l’état normal des choses de la glorieuse République française, autoproclamée patrie des droits de l’Homme… Beau boulot. Chapeau bas.

4L’état d’urgence sanitaire s’étire, s’étiiiiire. Et les décisions qui sont prises par un conseil de… Défense !!! Ce qui veut dire que nous sommes en guerre, et que le virus risquant d’être informé des plans de bataille établis contre lui, les délibérations entourant ces “plans de guerre” doivent être gardées secrètes !!! Sublime.

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Penser le côté Lumineux (mais pas si brillant...) Pouvoir politicien

ET AVANT TOUT LA SANTÉ ?

Entre d’une part les français qui voudraient faire piquer de gré ou de force tous leurs concitoyens, et d’autre part ceux qui voudraient faire ce qui leur chante peu importe les conséquences pour la communauté, comment voulez-vous que je choisisse ?!? Je les aime d’amour tous les deux ! Les deux camps atteignent le même degré d’imbécilité démocratique.

Que c’est beau ce mépris pour la volonté d’autrui ! Que c’est émouvant cette absence d’appel au débat et à la délibération par le vote1 ! Décidément la dictature à de beaux jours devant elle…

Il faut dire qu’ils y mettent une magnifique dose de mauvaise foi de part et d’autre :

  • à entendre les uns : se faire vacciner sous la contrainte (je ne sais pas ce qu’est le passe sanitaire sinon…) ne serait pas attentatoire à la liberté de disposer de son corps ! Ou encore : le passe sanitaire ne serait pas attentatoire aux libertés : c’est vrai qu’on prive juste les gens d’une part significative de vie sociale (lieux de sociabilisation, de culture, maisons de retraite où se trouvent leurs proches, etc.) et qu’on leur interdit de prendre les transports en commun dont ils ont peut-être un besoin crucial…
  • et à entendre les autres la maladie n’existerait pour ainsi pas, l’impact sur les hôpitaux débordés ne vaudrait pas la peine d’y prêter attention (et on n’a qu’à former du personnel médical, en un claquement de doigt comme chacun se l’imagine bien), et les gens ne se contamineraient pas tant que ça après tout…

DE LA BONNE DÉCISION…

La première personne qui me demandera quelle est la bonne décision à prendre ? Elle sera passée au sabre laser ! Les bonnes (ou les mauvaises) décisions n’existent pas : vous croyez que la vie c’est une échelle qui va de zéro à dix et qu’on peut classer tous les choix sur cette échelle ? Alors allez vous faire gouverner par un algorithme et foutez le camp de ce blog ! Je forme des apprentis dictateurs, pas des moutons.

Il n’y a pas de plus ou moins bonne décision, parce que la question n’est pas sanitaire. Oui tout à fait ! Vaccination ? Passe-sanitaire ? Pas sanitaire. Ou plutôt pas sanitaire en premier lieu. La question est d’abord politique. Apprentis autocrates demandez-vous toujours : est-ce que les gens décident de leur sort ? Ou est-ce qu’on décide à leur place ? C’est à ces questions que vous devez répondre pour juger de l’état politique d’un pays (et des chances de le pousser vers plus de dictature).

Je force un peu ? Voulant vous faire l’avocat des anges vous vous dites qu’il y avait urgence et péril en la demeure et que même une démocratie doit s’autoriser certaines choses dans ces circonstances ? J’y viens mes petiots, j’y viens…

TROIS BOGUES POUR UN DÉMOCRATE

Sous cette question de la politique vaccinale en situation de pandémie se trouvent réunis trois bogues majeures aptes à faire déraper une démocratie. Prenez des notes car cela va être dense. Si dense qu’après vous avoir exposé ces trois bogues démocratiques il me faudra encore consacrer un article à chacune d’elle pour vous les expliquer par le menu.

Nous avions donc ici avec le COVID-19 et cette politique vaccinale la rare conjonction de trois pierres d’achoppement, trois choses que les démocrates pensent mal ou ne pensent pas du tout (d’ailleurs… pensent-ils ?) et qui sont :

  • l’urgence du péril collectif (ne serait-ce qu’urgence relative);
  • des droits et libertés qui ne se nourrissent pas les uns les autres mais empiétement les uns sur les autres ;
  • des libertés et droits fondamentaux à renégocier – dans une typique situation de dualité de l’individu (être autonome ET composante du corps social).

Un seul de ces points peut suffire à faire déraper une société qui se veut démocratique : occasions en or à ne louper sous aucun prétexte ! Mais quand vous en avait trois réunis en même temps comme ici, c’est bien simple : même un incapable comme Macron sait en tirer profit !

Ah mes chers disciples ce programme pour les trois articles à venir me met l’eau à la bouche !

[1]De part et d’autres il existe évidemment quelques casse-pieds démocrates (qui voudraient débat et délibération quitte à ce que ce ne soit pas leur avis qui l’emporte) mais heureusement ils sont minoritaires ! Et puis les médias, fort à propos, ne leur tendent pas le micro.

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HARMONIE

N’est-il pas plus sympathique de vivre dans la bonne entente et l’harmonie sociale ?

C’est ce que je revendique et m’évertue d’obtenir pour mes chers sujets. Mais on veut troubler leur tranquilité bienheureuse et brouiller la bonne entente qui règne dans l’Empire intergalactique par des menées séditieuses ! À bas ces rebelles ! Engeance fauteuse de troubles !

Qui a intérêt à exhorter le peuple à l’harmonie ?

Après tout l’harmonie s’obtient d’elle-même lorsque tout un chacun est content de son sort. Alors à quoi bon exhorter à l’harmonie ? Il faudrait et il suffirait de rendre chacun content de son sort pour que l’harmonie surgisse et règne d’elle-même.

Mais vous me direz qu’on peut craindre qu’une situation où tout le monde est déjà heureux vienne être pourrie de l’intérieur par des manipulateurs mal intentionnés, brandissant des motifs fallacieux et venant troubler les esprits faibles et influençables ?

Donc suivant cette logique il faudrait empêcher les esprits d’être (mal) influencés ?

Certes la calomnie et le fanatisme peuvent et doivent être combattus légalement, mais je croyais que pour le reste chacun était libre de ses opinions et de sa parole ? Je croyais aussi qu’une démocratie devait compter sur l’éducation[1]

Ceux qui prônent l’harmonie, non pas comme un but à atteindre, mais comme une chose à conserver, disent en sous-texte que les gens n’ont aucune raison de se plaindre de la situation telle qu’elle est, et que quiconque dirait le contraire ne serait qu’un fieffé agitateur venant apporter la mésentente, prélude à l’effondrement du bonheur général qui jusque là était censé rayonner. La conservation de la (supposée) harmonie est donc toujours prônée par les garants de l’ordre établi. C’est-à-dire par les dominants du moment [2]

L’harmonie sociale est antinomique de la contestation, du débat, de la controverse, de la dissension. Quatre notions qui peuvent parfois être (très) désagréables à expérimenter, mais qui sont la démocratie même.

La démocratie est conflictuelle par essence : il est impensable que dans un groupe d’humains surgissent spontanément des consensus à l’unanimité comme tombés du ciel ; bien au contraire les décisions sont le fruit de compromis politiques. Ces compromis se forgent dans le débat et la négociation. Et avant même de trancher une décision, il faut avoir proposer différentes idées, qui elles-mêmes résultaient de différentes perceptions et appréciation de la situation. Or ces idées et ces visions du monde préalables aux décisions sont parfois nées ou ont émergées du débat lui-même : le bouillonnement intellectuel étant permis par la mise en public des idées et leur dialogue (plus ou moins musclé).

La démocratie a ce quelque chose de désagréable et d’âpre, cette part difficile et parfois fatigante qu’on appelle…qu’on appelle comment déjà ? Ah oui la Vie !

Tandis que la dictature est beaucoup plus coulante : il suffit de se laisser guider ! Et alors tout baigne. C’est très reposant. Aussi reposant qu’un sommeil éternel…

C’est ce qui fait que cette pauvre démocratie peine tant à séduire les cœurs ! Qui a envie d’assumer cette part de conflit, de doutes, ces tiraillements et ces mésententes ? Alors qu’il serait si aisé de se laisser aller au monde tel qu’il va et tel qu’il nous incite à aller…

*****

[1] Éducation à l’autonomie, à l’espirt libre et critique. Douce utopie que d’attendre et exiger cela de tous les cerveaux ? Ah mais si vous êtes déjà convaincu de l’indécrottable imbécilité de vos congénères c’est que je n’ai donc plus besoin de vous prêcher la supériorité de la dictature : vous en êtes déjà (plus ou moins ouvertement) convaincu en votre for intérieur ! Mais sans doute aussi que vous n’avez pas bien lu certains de mes précédents articles…

[2] À l’heure où le PCC est en train de consteller la planète de centres Confucius (l’équivalent chinois de nos bonnes vieilles Alliances françaises) il est intéressant de se pencher sur la philosophie de ce personnage central dans la pensée de plusieurs pays d’Asie de l’Est et du Sud-Est. Que prône ce « grand penseur » ? Le retour à l’harmonie cosmique par l’obéissance servile et aveugle à la hiérarchie établie ; hiérarchie devant englober tous les individus dans tous les aspects de leur vie (l’Empereur est supérieurs aux généraux et hauts fonctionnaires qui commandent au peuple ; les parents commandent aux enfants, le mari à sa femme, l’aîné au cadet, l’ami expérimenté à l’ami de moindre expérience (peu importe l’intelligence de chacun sur le sujet en question….) etc.). Ce système de pensée où tout un chacun est trié et hiérarchisé et doit obéir à « l’ordre des choses » est le fruit à la fois d’une tradition de pensée de longue haleine (l’analogisme selon la classification de Descola) mais aussi du cours historique des événements : Confucius (comme Lao-Tseu) vit dans une époque de fractionnement politique de la Chine (les « Cent royaumes combattants ») vécue par lui comme une période de régression en comparaison à la période précédente (premier Empire chinois) et cherche donc à comprendre comment la Chine a pu en arriver là et comment elle pourrait retrouver le chemin de la stabilité et de l’unité. Pourtant comme pour la Grèce des cités antiques ou l’Europe des petits États rivaux, l’instabilité guerrière et politique s’accompagnera d’un foisonnement culturel que la Chine n’égalera jamais par la suite. De là à penser que la diversité et la confrontation sont plus stimulantes que l’homogénéité servile et satisfaite…

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BONHEUR BRUT(al)

Le bonheur se prête très bien à la dictature. C’est ce qu’Aldous Huxley a magistralement démontré dans Le Meilleur des Mondes. Mais les démocrates n’ont d’yeux que pour 1984 et sa dictature du malheur et de la souffrance. Peut-être parce qu’ils se plaisent à croire que si la dictature est forcément souffrance, c’est qu’à l’opposé la démocratie n’est que douceur et joie…

Il n’y a rien de plus sot, et les ci-devant démocrates auraient profit à (re)lire Huxley et à se demander pourquoi le bonheur se prête si bien aux visées dictatoriales ? Après tout quand mon ennemi se drape de telle ou telle valeur, moi perso, je commence par m’en méfier ! Je ne dis pas qu’il faille bêtement et systématiquement prendre le contrepied de ses adversaires (sinon on ne ferait plus que réagir et on leur laisserait occuper les terrains de leur choix) mais quand des systèmes de valeurs diamétralement opposés comme la dictature et la démocratie se revendiquent tous deux du bonheur il y a tout de même matière à se questionner non ?

À la recherche du bonheur…dans le dictionnaire

Plutôt que de me casser les dents à tenter de vous définir le bonheur (comme la philosophie occidentale s’y complaît depuis 2500 ans avec cette capacité dont elle a le secret à ne jamais trancher une question pourtant battue et rebattue) je vais plutôt vous demander : qui peut l’éprouver ?

Tout un chacun. Y compris les enfants, les crétins des Alpes et peut-être même les crapules. Le bonheur ne tient donc ni à l’âge, ni à la maturité, ni aux facultés intellectuelles et morales.

Par ailleurs le bonheur est favorisé par certains conditions sociétales (il est plus dur d’être heureux quand on meurt de faim, risque sa vie et sa santé à tout bout de champ, etc.) mais n’y est pas absolument corrélé : la littérature et les biographies ont documenté moult cas de bonheur éprouvés malgré des conditions redoutablement adverses [1].

Le bonheur tient de l’individuel, et ce dernier est évidemment sensible au contexte (social, environnemental, etc.) dans lequel il évolue, mais peut tout aussi bien parvenir à s’en détacher, voire à en faire abstraction. Cette coupure du monde favorisant le bonheur est d’ailleurs un lieu commun « Pour vivre heureux, vivons cachés ».

Le bonheur est donc hautement individuel, voire parfois individualiste et peut même confiner jusqu’à l’égoïsme.

En outre, la confrontation et à plus forte raison la dissension nous paraissent difficilement conciliables au bonheur. Or Notre Impériale Personne l’a évoqué (ou l’évoquera sous peu) la démocratie est faite de confrontations, de conflits d’idées et de visions du monde, très loin d’une harmonie sociale toute mielleuse. Le bonheur ne goûtera point une si délétère ambiance et s’efforcera de s’en exfiltrer… Le bonheur, loin d’être un idéal démocratique, Nous apparaît bien au contraire comme une valeur qui rentre en contradiction avec les principes inhérents à la démocratie.

Bonheur : si la fin justifie les moyens…

Admettons que le but final de toute politique soit le bonheur. Alors pour atteindre ce bonheur peut-on s’autoriser à mentir aux citoyens (pour préserver leur tranquillité d’esprit, ou bien pour prendre les « bonnes » décisions à leur place) ? Recourir aux drogues (pour faire disparaître toute douleur, apaiser le moindre inconfort physique ou émotionnel) ? Pratiquer l’eugénisme (pour éradiquer certains maladies, rendre les humains en meilleure santé, voire tenter de les rendre génétiquement inaptes à la tristesse) ? Changer les mœurs (couple, parentalité, fin de vie) pour garantir des rapports sociaux lisses et harmonieux, voire cantonnés à la pure jouissance ?

Questions légitimes si l’on décrète le bonheur comme but ultime de l’existence.

En imaginant à quoi ressemblerait un monde qui y répond quatre fois « Oui ! » Aldous Huxley accouche d’un univers où tout un chacun vit heureux… au sein d’une dictature à peu près parfaite.

Mais à ces quatre questions on peut sinon préférer répondre « Non ! ». Mais c’est admettre alors que le bonheur ne fait pas tout, qu’il existe d’autres valeurs qui lui sont supérieures, et qu’on se refuse à les sacrifier au nom de la félicité individuelle…

Quoi d’autre que le bonheur ?

Je suis fort aise de n’être lu que par des aspirants despotes car si des démocrates avaient le malheur de parcourir ces lignes j’entendrais déjà leur cris d’orfraie imbéciles « Tu prêches contre le bonheur, c’est donc que tu veux le malheur des gens ! »

Évidemment que la démocratie ne va pas adopter le malheur et la souffrance comme horizon ! Non seulement ce n’est pas vendeur, mais surtout Orwell l’a démontré, cela constitue également un très bon cadre pour la dictature.

Si une dictature du bonheur est possible (Cf. intro de l’article) il est par contre une valeur dont aucun régime despotique ne peut se revendiquer, une valeur en opposition complète avec le principe même de domination : c’est l´épanouissement. Une dictature qui vise (réellement) l’épanouissement de ces sujets ? Absolument contradictoire.

De nouveau des démocrates benêts me reprocheraient de jouer sur les mots, de substituer au bonheur un simple synonyme. Il n’en est rien : le bonheur est peut-être le frère jumeau de l’épanouissement, mais le jumeau maléfique. Car l’épanouissement me semble différer en plusieurs points cruciaux :

  • d’un crétin des Alpes, d’une crapule morale ou d’un enfant on aura du mal à les qualifier d’épanouis. L’épanouissement exige une plénitude morale, intellectuelle et définit un aboutissement dans le développement de la personne, ce qui par définition ne peut être le cas d’un enfant dont la personnalité et les aptitudes sont en construction.
  • Un ermite épanoui est un personnage à la rigueur envisageable, mais d’un individu inséré dans la société on aura peine à l’imaginer épanoui sans que cette personne ait su développer des connexions fortes et mutuellement bénéfiques avec plusieurs autres individus du groupe, voire avec le groupe tout entier (c’est-à-dire ait su trouver sa place au sein du collectif et œuvrer significativement pour ce dernier). L’épanouissement est donc plus solidement arrimé à la vie en société que son individualiste petit frère le bonheur.
  • Enfin il ne nous apparaît pas contradictoire qu’un individu épanoui soit par ailleurs en conflit avec certains de ses semblables. L’épanouissement n’est pas incompatible avec la confrontation.
  • J’irai même au-delà : l’épanouissement n’est pas non plus incompatible avec une certaine dose de souffrance. Il est évidemment idiot de rechercher la souffrance (sauf si vous avez un fétiche bien particulier…) mais il est tout aussi idiot de croire qu’on peut passer toute une vie à l’éviter : elle est inhérente à l’existence, voire, aussi regrettable que ce soit, nécessaire à la construction des caractères, des personnes, voire au renforcement des liens. L’épanouissement accepte cet état de fait quand le bonheur cherche à le nier ou à l’oublier.

Ainsi donc je m’étonne de trouver dans la constitution américaine le droit à la recherche du bonheur plutôt que le droit à l’épanouissement. Mais avec ces amusants démocrates nous ne sommes plus à une contradiction près !

*****

[1] Evguenia Guinzbourg fut déportée au Goulag sous Staline et en tira un livre Sous le Ciel de la Kolyma. Dans un passage remarquable, elle décrit comment au milieu des journées interminables de travaux forcés par de guillerettes températures sibériennes de -50ºC elle connut, esseulée au milieu du blizzard par une nuit sans lune, un instant de grâce comme l’existence n’en offre qu’un ou deux. Elle s’en excuse presque, reste, au moment où elle écrit c’est-à-dire plusieurs années après les faits, comme choquée par l’incongruité de ce bonheur fou provoqué par un grand amour naissant, bonheur inattendu rencontré au beau milieu de cet océan de souffrance qu’était le Goulag.

Primo Levi dépeint dans Si c’est un homme… trois personnages fort différents, mais tous trois sortant de l’ordinaire : trois déportés d’Auschwitz qui chacun à leur manière s’étaient adaptés au Läger jusqu’à y être aussi à l’aise et heureux que des poissons dans l’eau, au beau milieux des atrocités quotidiennes et de la déchéance soigneusement orchestrée par les nazis de leur compagnons de camp.

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Penser le côté obscur

ROMAN NATIONAL

Comme le disait Renan : « L’oubli et, je dirai même l’erreur historique, sont un facteur essentiel de la création d’une nation [et c’est ainsi que le progrès des études historiques est souvent pour la nationalité un danger]. » Les historiens ont, de par leur profession, l’obligation de ne pas commetre d’erreurs, ou du moins de faire leur possible pour les éviter. .

Éric Hobsbawm, Nations et nationalismes depuis 1780,
cité dans James C. Scott, Zomia, p315 de l’édition fr.

Même ses promoteurs parlent du roman national ! La messe est dite : on cause là d’une œuvre de fiction, et qui dit fiction dit que pour se laisser embarquer il faudra par être trop tatillon sur la vraisemblance…

Mais n’allez pas critiquer ouh la la ! Je préférerais encore débattre de la médiocrité de la prélogie avec un fan de Star Wars que de vouloir nuancer un roman national avec l’un de ses défenseurs !

C’est marrant cet attachement forcené à la « grandeur nationale ». Je veux bien admettre que la France* recèle une magnifique collection de paysages et possède une Histoire pleine de grands noms et de grandes œuvres…

Mais j’ai toujours eu du mal à comprendre pourquoi il faudrait en être fier.

Les français d’aujourd’hui ont-ils écrits les pièces de Molière ? Construit Notre-Dame-de-Paris ? Fait sortir de terre le Mont-Blanc ou les côtes d’Armor ? Inventé le vaccin contre la rage ?

Remarquez : moi aussi j’adore m’attribuer tout le crédit pour des choses auxquelles je n’ai pris aucune part…

A contrario : une scène culturelle bien vivante, un patrimoine soigneusement entretenu, vivre en bonne entente avec son environnement et son territoire, une politique de santé publique efficace… voilà des choses dont le peuple français actuel peut s’estimer être tenu pour responsable et partant se voir attribuer les mérites ou reproches afférents. On ne devrait être fier ou honteux que de ce qu’on a accompli soi-même non ? Si votre père est une crapule et votre mère une héroïne devez-vous vous sentir honteux ou fier ? Moi je ne me sentirais ni l’un ni l’autre. Je ne leur ai pas demandé de venir au monde !

Par contre d’avoir atomisé le Sénat intergalactique (et accessoirement la planète où il se trouvait) c’est MON mérite ! C’est MON étoile de la Mort ! À MOI vous m’entendez !?!

Hum hum bref…

Mais je suis un vilain taquin ! Certes les idéologies nationalistes sont d’une implacable incohérence – que voulez-vous ? Tout le monde n’a pas le cran d’assumer la domination pour elle-même… intellectuellement impeccable : Palpatine, what else ? Mais à observer ces idéologies à l’œuvre je dois bien admettre : quelle efficacité ! Ça vous fait marcher au pas tout le troupeau, jusqu’à vos propres ennemis : vous êtes communiste ou anarchiste en 1913 ? Et pourtant un coup de clairon et vous voilà  l’année suivante à défendre la patrie dans les tranchées ! Que c’est beau…

Idéologies incohérentes car on ne peut pas légitimement s’attribuer les honneurs de nos prédécesseurs, pour le seul motif que nous habiterions au même endroit ou qu’une fraction de notre génome est peut-être en nous…

Et parce que si on le fait quand même, il est encore plus difficilement justifiable de ne s’attribuer QUE les honneurs… Et le reste ? Comment ça le reste ?! Nos prédécesseurs étaient des anges immaculés voyons !

Le roman national est une grande œuvre… mais pas dans la catégorie qu’elle croit. Touche t-elle au sublime ? Oui bien sûr… mais dans la mauvaise foi ! Dans la vanité, la mesquinerie, le ridicule du petit orgueilleux menteur qui se vexe comme un pou…

De Funes ! Oui De Funes ! Le roman national, chacun des romans nationaux, ou même le genre tout entier s’il devait être incarné par un personnage, ce serait De Funes qu’il faudrait pour l’interpréter !

Toute chose à naître s’horripile à l’orient du monde, toute chair naissante exulte aux premiers feux du jour !

Et voici qu’il s’élève une rumeur plus vaste par le monde, comme une insurrection de l’âme…

« Tu ne te tairas point clameur ! que je n’aie dépouillé sur les sables toute allégeance humaine.

( Qui sait encore le lieu de ma naissance ? ) »

Saint-John Perse, Exils III

*****

*à remplacer selon votre convenance par Italie, Angleterre, Espagne, Japon, États-Unis, Chine….

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Penser le côté obscur

POUR QUI SONT CES PASTEURS ?

Un bon pasteur pour les bons moutons.

Ah les belles métaphores bibliques puisées dans l’univers agricole ! Remarquez Jésus aurait pu en choisir d’autres… parler, je ne sais pas moi… du bon tuteur ? Celui qui aide à croître et s’épanouir et qu’on enlève par la suite quand la plante est assez robuste pour se suffire à elle-même ? Mais non, c’est le berger et ses brebis qui viennent et reviennent dans la bouche du prophète : point d’adultes, ni même d’adulte en devenir : juste un troupeau à guider…

Émancipatrice vous avez dit ?

Il n’est pas innocent que le Créateur soit principalement désigné comme le Père-éternel : cela nous indique en creux le statut assigné aux humains : celui d’éternels enfants. Dans les religions du Livre, personne n’atteint jamais la majorité ! Sans même oser rêver d’émancipation anticipée…

D’ailleurs savez-vous comment l’humain a fabriqué des moutons ? En prenant des mouflons et en ne conservant que ceux qui étaient frappés de néoténie : mot savant-pédant pour parler d’un individu qui même parvenu à l’âge adulte conserve des traits juvéniles, y compris des traits de caractère comme la docilité, ou des inaptitudes aussi : moindre capacité à s’orienter, à se défendre contre les prédateurs (ce qui ne posait aucun problème à un farouche et robuste mouflon). En bref on a consciencieusement rendu le mouflon…bête.

Tous des moutons ?

Il est facile aux bergers de croire que les moutons sont ce qu’ils sont de toute éternité : la sélection génétique qu’ils ont opéré au fil du temps s’est étalée sur des générations et des générations : les moutons qu’ils ont sous les yeux semblent être à peu de choses près les mêmes que ceux qu’ont connus leurs aïeux et aïeules ; quand bien même une bergère aurait elle-même contribué à modifier la race ovine, il lui sera loisible d’en négliger la portée : ces petites altérations de rien du tout ? Comment cela pourrait-il changer durablement tout mon troupeau ? C’est bien pourtant le lent cumul de tous ces petits changements qui a transformé le rétif et fier mouflon sauvage en (relativement) stupide et docile mouton domestique.

Ce n’est pas le mouton qui a fait les bergers, ce sont les bergers qui ont fabriqué le mouton.

https://www.youtube.com/watch?v=F1KEZfjyilo#t=01m24

Ô que j’aimerais croire qu’il en va autrement pour les humains ! Que j’aimerais vous dire que la moutonnerie des masses occidentales est « naturelle » et irrémédiable ! Mais un dictateur ne doit jamais se laisser aller à prendre sa propagande pour la réalité (sous peine de ne plus pouvoir agir efficacement sur cette dernière). Mentir oui, mais y croire soi-même, jamais !

Ce n’est pas la moutonnerie des masses qui permet la domination politique, c’est la domination qui fabrique des moutons humains. Et quand on laisse une idéologie de la domination travailler les esprits pendant plusieurs millénaires d’affilée les « pasteurs » tout comme leurs brebis en viennent à prendre pour éternel cet état servile des mentalités. Alors qu’il s’agit d’une laborieuse construction sociale.

À la rescousse du politique, la religion vient alors s’emboîter dans les schémas mentaux serviles déjà présents, et sans s’en rendre compte, vient les étayer, les renforcer, pour produire des moutons… encore plus moutonnant !

Ce qui renforcera la conclusion dictatoriale : vous voyez-bien qu’ils se comportent comme des brebis qu’il faut guider ! La domination est une prophétie auto-réalisatrice : elle crée les conditions qui la justifient. Avouez : c’est tout de même bien fait…

Retour vers le futur : repasser du mouton au mouflon ?

Et si au lieu d’éduquer tout le monde à suivre et obéir, on éduquait chacun et chacune à s’émanciper, à cultiver et défendre farouchement son autonomie ? Est-ce que l’expérience inverse produirait effectivement des résultats inverses ? Ou bien est-ce une utopie vouée à l’échec ?

C’est bien pire que cela : cela s’est passé et se passe partout sur Terre.

Histoire, anthropologie, sociologie… Maudites soyez-vous ! Triplette d’emmerdeuses ! Empêcheuses d’asservir en rond ! Ah sans elles que nous serions heureux !

Hélas ! Hélas les Jivaros-Shuar et leur libertarisme jalousement défendu…
Hélas la Zomia indochinoise et sa fondrière de peuples qui ont rejeté le joug de l’État et se sont escrimés à se rendre ingouvernables pendant 2000 ans….
Hélas la Suisse (cette Zomia d’Europe) qui ridiculise les velléités impérialistes de ses voisins, et montre que des citoyens qui votent directement leurs lois s’en sortent plutôt mieux que les autres…

Il est désolant de voir des démocrates parfois réussir à retourner contre nous ces belles armes idéologiques que sont les religions du Livre. Mais je me réjouis malgré tout de les voir s’escrimer avec ces lourds glaives ! Croient-ils pouvoir s’en tirer indemnes à invoquer les saintes Écritures, ces armes à double tranchants ? Car ancrée dans le prêche des prophètes, se trouve l’idée, indéracinable dans la pensée monothéiste, du troupeau qui a besoin de son berger.

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Pouvoir économique

À LA CA(I)SSE…

À quoi cela sert d’être Empereur s’il faut se mettre à marchander comme un vendeur de tapis dès qu’on a une panne de moteur ?!?

Foutues vacances aux confins de la galaxie !
Hyperpropulseur de mes c***** qui fond une bielle au milieu de nulle part !
Et p***** d’enf***** de planète de contrebandiers de mes deux !

Non mais quelle idée de laisser des systèmes solaires vivoter en-dehors de l’Empire ?! À mon retour je te fais cartographier cette galaxie au cm² et finis les conneries !!!

Mais tout cela à eu un mérite : j’ai dû revoir ma vision de l’activité commerçante.

Je me disais : comment vendre sans s’avilir ? Faire le larbin devant les clients les plus demeurés, jamais décidés, toujours capricieux, qui vous font avaler couleuvre sur couleuvre, ravaler sa fierté pour faire rentrer quelques dinars de plus… Et même quand ils achètent ! Ne méritent-ils pas plus de mépris encore ? Quand on a réussi à les manœuvrer pour leur faire acheter une camelote dont ils ne voulaient pas, qui ne leur servira à rien et qui sera passée de mode ou cassée avant même que son crédit à la consommation ne soit remboursé !

Et comment consommer sans haïr et mépriser en retour ? À l’exacte hauteur de toutes les bassesses commerçantes, à l’aune de la morgue snobinarde du boutiquier de luxe, au miroir de ses propres incapacités pécuniaires ?

Et les uns et les autres ne s’en privent pas.
Et peut-être est-ce encore trop, cette aumône de rancœur mesquine adressée à l’autre.

Moi client, aux boutiquiers je leur jette mes piastres à la tête. Mais c’est encore leur accorder trop d’importance que de leur signifier mon mépris : la plupart du temps je ne daigne pas accorder plus d’attention aux vendeurs qu’à ma carte bleue : ce sont des outils au service de ma consommation, et un bon outil sait se faire oublier : il accomplit sa fonction dans la transparence et l’indifférence de son usager contenté et ignorant de lui, et oublieux même de cette ignorance devenue une seconde nature.

Les vendeurs et leurs algorithmes qui vous nassent du consommateur plus sûrement qu’un banc de sardines ne me contrediront pas ! Des chiffres et des clics : exit cette insupportable humanité !

Ô délices du consumérisme moderne…

Et puis les anarchistes qui rêvent de proscrire le commerce ne m’incitaient pas à affiner mon jugement : après tout adore ce que ton ennemi abhorre !

Mais toute cette belle morale n’est plus… Les contrebandiers me l’ont ravie !
J’ai mesuré combien tout ce que je croyais être intrinsèque au commerce ne l’était pas, ou plutôt ne l’était qu’à un certain type de commerce : le commerce à prix fixe.

C’est que dans mon empire policé (il manque un « i » non ?) le marchandage est devenu rarissime. Mais sur cette îlot galactique de la Tortue ou mon rafiot était en rade je me suis pris de plein fouet cet autre commerce : le prix marchandé.

Cette raclure de garagiste a lésé tout ce qu’il a voulu de ma majesté ! Et son prix était si délirant que même MOI je n’ai pu y couper : soit je négociais soit je devais vendre mon Empire contre un carburateur ![1] L’ordure ! Il m’ a contraint – que la Force me soutienne – à avoir un rapport social !!! Me placer contre mon gré sur un pied d’égalité…avec LUI ! Et ses mains noires de crasse, et son bagout bouseux d’engeance interstellaire !

J’ai compris pourquoi une vraie dictature se devait de prohiber le marchandage : suffit de cet odieux véhicule d’humanité ! J’ai enfin saisi ce que le terme d’échange commercial peut recouvrir d’odieusement social peut-être même… d’égalitaire !

Vite donnez-moi de l’internet ! Une carte bleue ! Une existence de vendeur à annihiler par mon indifférence !

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[1] Mon Royaume pour un cheval…moteur !

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Penser le côté obscur Pouvoir politicien

ET SI L’ALEA EN EST JETÉ ?

Vous souvenez-vous du 21 décembre 2012 ?
Encore une promesse de gascon ! Mais bon cette Apocalypse exotique avait eu le mérite de nous divertir…et de nous instruire : je me souviens que le Courrier International avait fait un réjouissant petit dossier sur les annonces de fin du monde passées, présentes et à venir :

  • recension des prophéties jamais advenues ;
  • liste des quelques descentes aux enfers avérées (Pompéi, effondrement civilisationnel des fameux Mayas de l’âge classique, puisqu’on parle d’eux…) ;
  • et surtout : les quelques scénarios de possibles et plausibles Apocalypses à venir : éruption volcanique massive, holocauste nucléaire (belliqueux ou accidentel), impulsion électro-magnétique dévastatrice issue d’une éruption solaire massive, et puis tout simplement…une bonne grosse grippe ! [1]

Ces scénarios sont certes peu probables, mais sont tous plausibles et possibles. Et les deux derniers annonçaient un impact démultiplié en cas de non-préparation des autorités.

Je m’étais alors naïvement demandé si les différents gouvernements de cette bonne vieille Terre avaient des plans d’urgence pour faire face à ce type de crise, et si les services vitaux de l’État (armée, police, pompiers, hôpitaux, production d’énergie [2]) étaient parés voire régulièrement entraînés afin d’être aussi prêts que faire se peut à la survenue d’un éventuel jour J. Je n’en aurais pas mis ma main à couper…

Nous avons eu la réponse en 2020. Le Vietnam et la Corée du Sud étaient prêts. La Nouvelle-Zélande aussi (ou a su rapidement l’être). Et les autres ? Les 200 autres gouvernements de la planète ?

Et bien disons que s’ils avaient pris la chose avec le sérieux de l’un de ces trois pays l’épidémie aurait été jugulée et étouffée en quelques mois avec sans doute moins de 10 000 morts à déplorer à l’échelle planétaire…

Je ne parlerai même pas du fait que plus d’un an après le début de la crise, de nombreux gouvernements continuent d’avoir une politique inconséquente (du n’importe quoi intégral d’un Bolsonaro, au « simple » dilettantisme incohérent[3] d’un Macron)…

Et il ne s’agit que d’un virus de petit joueur : 0,5 à 5 % de létalité, ne décimant que la vioquerie. Dans le cas d’une grippe à 10 ou 20 % de létalité touchant jeunes comme vieux, la panique, couplée à l’impréparation gouvernementale aurait pu aboutir à un effondrement complet : plus personne n’osant se rendre au travail, ipso facto plus personne pour faire tourner les centrales électriques, les réseaux hydrauliques, les hôpitaux, la chaîne industrielle (notamment pharmaceutique et sanitaire)…

Mais ce qui m’intéresse dans tout cela ce ne sont pas tant les gouvernements de la planète (et leur incurie désormais avérée), mais plutôt les gens forts diplômés qui m’entouraient en 2012 : ces personnes sans doute très fières de leur instruction comme de leur esprit critique affûté se refusaient à partager mes doutes : il leur semblait évident que nos gouvernements (éclairés, planificateurs et dûment organisés) devaient avoir dans leur besace des plans d’urgence pour faire face à toutes les circonstances envisageables.

RAISONNABLE, QUAND TU NOUS TIENS…

Il y a un orgueil des gens « raisonnables ». Allant souvent de pair avec un certain dédain pour les pensées excentriques. Or ce qui caractérise la « pensée raisonnable » ce n’est pas de faire preuve de plus de raison : c’est de faire preuve de plus de moutonnerie : être raisonnable c’est suivre la voie médiane : suivre le flot dominant : des événements, des opinions, des mentalités, des gens…

Et certes cette forme de « pensée » s’accompagne de pronostics qui tombent souvent justes – après tout le plus probable se niche souvent dans la continuité de l’existant – mais elle s’avère très peu apte à prendre au sérieux tout le reste : tout ce qui déroge : l’excentrique, la rupture, le choc, le hautement improbable mais qui pourtant survient, et le révolutionnaire enfin, quand le feu qui couvait sans qu’on daigne y prêter garde tout à coup embrase et emporte tout sur son passage.

Nous le savons pourtant : la vie est tissée de continuité autant que de surprises. Mais cette connaissance est une connaissance « froide » : bien des gens l’intègrent intellectuellement mais ne parviennent pas à y croire dans le fond de leur cœur – si ce n’est qu’ils s’y refusent, plus ou moins consciemment. Car qui oserait s’avouer à lui-même qu’il nourrit cette passion aussi féroce que fort répandue : le confort intellectuel ?

Pourtant cette passion, il vaudrait mieux la connaître et la reconnaître, car elle a pour prix à payer deux lourds tributs : la peur du changement, et l’impréparation.

Je connais des républiques satisfaites qui ne s’en sont pas remises…

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[1] Je ne résiste pas au plaisir de vous recommander un peu d’Histoire épidémiologique : https://www.youtube.com/watch?v=cEeh23R7Ag8

[2] je me dis désormais qu’il faudrait rajouter : industrie, notamment l’industrie pharmaceutique et sanitaire, mais pas que…

[3] à date de début mai 2021, il n’y a toujours pas de contrôle aux frontières assorti d’une mise en quarantaine systématique. Mesure qui figurait dans le plan d’urgence anti-pandémie de 2005 exhumé par le Canard Enchaîné en mars 2020, jamais appliqué par le gouvernement de 2020…pas même un an après le début de la pandémie et alors que le Vietnam et la Nouvelle-Zélande ont démontré que seule cette stratégie permettait de contrôler la circulation du virus et alors que de nombreux variants (brésiliens, indien) menacent de pénétrer et déferler sur le territoire français. Cette incurie va de pair avec la doctrine néolibérale du laisser-faire. À cette occasion parodions Franklin : « Les peuples qui entre la Santé et la Croissance du PIB choisissent la deuxième ne méritent ni l’une ni l’autre et finiront par perdre les deux ».